Biographie

Issu d'une formation d'ébénisterie traditionnelle , j'ai suivi un CAP d’ébénisterie puis un Brevet des Métiers d'Arts. Lors d'une spécialisation en restauration de meubles anciens, j'ai découvert les bases de  la sculpture sur bas relief, que j'ai par la suite continuée en autodidacte pour rapidement passer sur du rond de bosse .

La sculpture sur bois est pour moi un moyen d'exprimer mes idées, afin de transmettre, de partager des émotions, chose que je considère comme primordiale. Chaque pièce est unique, le résultat d'une idée matérialisée concrètement, l' aboutissement d'une recherche, d'une réflexion. Ne pas faire une sculpture pour faire une sculpture, produire pour produire et arriver à une sculpture qui n'aurait plus de sens, une coquille vide, stérile.

La création d'une œuvre a pour moi énormément de ressemblances avec le processus de naissance. Tout d'abord, il y a un embryon d' idée: fictive, perdue parmi d'autres, solitaire, mais qui va peu à peu prendre forme, s'affiner et s'imposer dans l'esprit, c'est un temps de maturation. Ensuite vient l'amorce du concret: la matérialisation de cette idée apparaît souvent au détour d' une feuille blanche. Une architecture de traits, un moulage, l'idée purement fictive commence à apparaître dans notre monde. Je compare cette étape à l'échographie: « l'enfant » n'est pas là mais la somme des possibles commence à apparaître, à s'imposer. Ensuite vient la « naissance » à proprement dit,  où l'idée finale s'imprime peu à peu dans la matière. Une forme d'abord abstraite, grossière, qui s'affine et change à chaque coup d'outil. Ce sont des moments très privilégiés de complicité, de symbiose, de lutte parfois avec la matière. Cette étape est délicate car le risque de rupture est toujours présent, les interrogations nombreuses, jusqu'à l'aboutissement final de la pièce qui est maintenant bien réelle, dotée d'une identité propre. L'idée prend corps concrètement et vient s'ancrer dans la réalité, je n'en suis plus le maître, elle m'échappe.

Travailler avec le bois renforce aussi cette notion identitaire. Chaque arbre est unique, a son histoire et ses tempêtes gravées au creux de l'écorce. Découvrir un nœud, une poche de résine, un beau veinage, sont autant de signes spécifiques que nous avons nous aussi, tels des grains de beauté, taches de rousseur, couleurs de cheveux, etc... Toutes ces petites choses insignifiantes mais qui, mises bout à bout, font que nous sommes nous et pas un autre, notre unicité...

L' autre aspect important du bois, c'est un matériau vivant. En comparaison à la pierre, ou tout autre matériau inerte, il gonfle, se rétracte, fend. Chaque œuvre sera à plus ou moins long terme vouée à vieillir, à se patiner avec le temps et disparaître comme toute chose.  Elles évolueront toutes différemment selon les rencontres de leur vie de sculpture, le ou leurs propriétaires, leur implantation, c'est une continuité en somme, je ne revendique que leur paternité, je ne suis que la main qui les découvre de leur gangue de bois ou elles sommeillaient. 

 


Mon axe de travail se concentre essentiellement sur la courbe, que j'étire, j'allonge afin de donner une fluidité, de la douceur et de la rondeur. D'une masse statique arriver à impulser un mouvement, un élan, afin d' arriver à une définition personnelle de beauté.